Aérodrome de Cholet - un peu d'histoire

11/02/2010 - Lu 63245 fois
Le terrain de l’aérodrome de Cholet le Pontreau a été occupé dès la préhistoire. La découverte de pointes de flèches en silex en témoigne.

De par sa situation en surplomb au Nord de la ville et dominant la vallée de la Moine, ce terrain fut en endroit stratégique pour les légions du Général Crassus qui avaient pour mission de protéger la route Nantes Poitiers.

C’est aussi par cette route que les armées révolutionnaires s’infiltrèrent lors de la bataille de Cholet en 1793.

Le site devînt un champ de manœuvres pour le 77ème régiment d’infanterie en 1873.

La première vocation aéronautique du terrain nait en 1910, lors du premier meeting aérien organisé conjointement par la ville et la société nantaise “la libellule”. En effet, en ce début de XXème siècle, l’aviation est l’attraction à la mode.

 La ville organise donc un meeting en Juillet. Celui-ci devait comporter des vols de distance, de durée et de hauteur. Trois aviateurs furent engagés: Versepuy, Obré et Roland Garros qui n’avait pas encore son brevet de pilote. Il le passera quelques mois plus tard à Cholet.

Les appareils en ce début de siècle n’offraient pas la fiabilité et les capacités de manœuvrabilité des avions d’aujourd’hui. Il n’était pas alors possible de voler sans des conditions météo clémentes et en ce 14 juillet 1910, le vent soufflant en rafales rend périlleux toute tentative de vol.

Les Choletais s’étaient rassemblés pour assister à la démonstration. Devant la foule réunie et son impatience, les aviateurs tentent de voler, en vain.
Versepuy se lance en premier avec sa “demoiselle Clément Bayard”. Il fait un bond, puis son appareil plonge, pique un coin de l’aile dans le sol et finit en soleil. Obré se contente de rouler, mais ne peut freiner son monoplan qui se brise contre la balustrade. Roland Garros prend place à son tour mais le moteur fait des ratés et l’avion ne peut décoller.
La foule est mécontente et les aviateurs doivent attendre le crépuscule pour regagner leur hôtel.

Roland Garros s’engage alors à aller à Paris chercher un autre appareil et à effectuer des vols le week end suivant. Il fera évoluer son avion pendant une dizaine de minutes dans tous les sens, montant à une cinquantaine de mètres et redescendant à raser le sol.

C’est pour rappeler sa venue qu’on érige en 1929 un monolithe de granit rose sur lequel une plaque de bronze est apposée avec les traits de l’aviateur.
En 1930, avec la création de l’aéroclub par Léon Guérineau, la ville donne l’autorisation d’utiliser le terrain pour le décollage et l’atterrissage. Six ans plus tard, on construit un buffet gare baptisé l’Eole.

Le terrain est ouvert à la circulation aérienne publique en 1965. On construit une piste avec un revêtement en dur afin de permettre l’accueil d’appareils plus importants.
Puis, en 1971, on crée la tour de contrôle. La piste est équipée d’un balisage de nuit en 1974.

Depuis se sont créés d’autres associations et sociétés : l’Aérienne du Choletais, l’Aéromodèle Club du Choletais, Aérotrophy, Aérozais, l’Association de voltige Aérienne Choletaise, le Centre de Pilotage Choletais, Cholet Vol à Voile.

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