De fil en aiguille, nana prend du galon !

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À travers une série d’ateliers, l’Étoffe des Nanas tisse du beau à l’intérieur des femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.

C’est à l’image des nanas colorées, imposantes et époustouflantes de l’artiste engagée Niki de Saint Phalle qu’a été pensé le projet l’Étoffe des Nanas. Cette initiative du groupe de travail de lutte contre les "violences intrafamiliales et conjugales" animé par l’Agglomération du Choletais vise à créer un cadre bienveillant.

"C’est vraiment un projet qui nous tenait à coeur de travailler avec les femmes victimes de violences et de les amener à sortir de cette situation psychologique", explique Laurence Texereau, Conseillère déléguée en charge de la Solidarité

Une bulle de bien-être

L’Étoffe des Nanas tend à restaurer leur confiance et leur estime de soi. Pour cela, six ateliers de couture et d’expressions orale et corporelle ont été mis en place du 13 octobre au 2 février. "C’est une bulle de bien-être où elles viennent reconstruire leur monde intérieur pour se projeter dans le monde extérieur", explique Alice David, co-animatrice des ateliers et metteuse en scène de La grange aux Arts.
L’idée est d’ailleurs inspirée d’une pièce de la compagnie, "Une belle fille avec un Fusil" jouée, le 25 novembre dernier, au Jardin de Verre, à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. La pièce porte sur l’inceste et les violences intrafamiliales.

Elle trace un parallèle avec le parcours artistique de Niki de Saint Phalle. Toute sa vie, elle a prôné la puissance féminine et la résilience. Lors des ateliers d’expressions corporelle et orale, l’art devient un médiateur qui permet de renouer avec son corps, ses sensations.

Une nana avec de l’étoffe

Au cours des ateliers couture, les femmes ont réalisé une Nana de tissu. D’un mannequin taille 36, elles ont ajouté du volume pour lui donner des formes, prendre de la place dans l’espace public. D’ailleurs, certaines de ces couches appartiennent aux femmes qui ont participé aux ateliers. "Symboliquement, je trouvais ça intéressant qu’elles déposent cet objet, textile, cet objet personnel, comme une manière de s’investir dans le projet, de dire, oui, j’apporte quelque chose de moi" souligne Anne-Claire Ricordeau, animatrice de l’atelier couture et costumière au Jardin de Verre.

La nana part en voyage

À partir du 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, cette Nana faite d’étoffes part en voyage, d’abord à la Médiathèque, avant de sillonner les communes du territoire. "Elle s’est nourrie de toutes les énergies qui ont été mises en elles pour aller passer son message : on a peut-être vécu des choses difficiles, mais aujourd’hui on dit stop aux violences conjugales et intrafamiliales", insiste Djamila Lemasle, travailleur social CAF de Maine-et-Loire. Elle sera d’ailleurs accompagnée par deux autres nanas toujours réalisées dans l’esprit de Niki de Saint Phalle par les étudiants en CAP Métiers de la Mode et du Vêtement Flou du lycée Jeanne-Delanoue pour transmettre son message.

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