Des livres à soi, un dispositif pour soutenir les parents dans la lecture en famille

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Pilotée par le service Développement social et emploi, la médiathèque et le centre social K’léidoscope, l’opération s’adresse aux familles les plus éloignées de la lecture.

Ce matin-là, une femme s’applique à donner vie à une petite abeille, grâce à des pochoirs. À ses côtés, une autre s’amuse avec un chat et une fourmi. Toutes deux sont inspirées par le travail d’Emmanuelle Houssais. Mi-septembre, l’autrice et illustratrice nantaise intervenait au centre socioculturel K’léidoscope : "Je présente toutes les étapes de fabrication d’un album, en m’appuyant sur l’un des miens, intitulé Sous mes pieds. Je fais également découvrir quelques techniques, faciles à expérimenter à la maison avec les enfants". Cet atelier répondait parfaitement aux attentes du dispositif Des livres à soi. Expérimenté à Montreuil par l’équipe du Salon du livre et de la presse jeunesse, ce programme s’exporte désormais.

Vers les familles

À Cholet, il s’adresse aux familles les plus éloignées de la lecture, issues des quatre quartiers prioritaires, avec au moins un enfant de moins de six ans, en venant à elles. "L’idée, c’est que les parents prennent du temps pour eux, en apprenant à utiliser l’objet livre avec leurs enfants, même si la lecture est difficile pour eux. Si quelqu’un ne lit pas ou peu le français, la narration peut passer par l’image. On donne des pistes pour choisir les bons livres et les utiliser" détaille Chantal, la bibliothécaire en charge de l’opération.

La médiathèque est en effet à l’initiative du projet, localement, avec le service Développement social et emploi et le centre socioculturel K’léidoscope, qui travaillent avec différents partenaires.

De l’importance de la lecture

"Ce dispositif est un soutien à la parentalité et un outil de prévention de l’illettrisme. Il est avéré qu’un enfant à qui on lit des histoires régulièrement avant l’âge de deux ans a un vocabulaire doublé. De même, on sait que les personnes illettrées n’ont pas bénéficié, enfants, de lectures" poursuit celle qui a suivi une formation de médiatrice en littérature jeunesse, comme les autres intervenants.

Lancé en janvier dernier pour durer jusqu’en juillet initialement, le programme a été bousculé par la situation sanitaire. Il va pouvoir s’achever ces prochaines semaines, avec les derniers ateliers de découvertes d’album (pop-up, imagiers, histoires sans texte, livres-jeux ou livres musicaux) que les familles peuvent ensuite emprunter à la médiathèque ou en relais lecture, ainsi qu’une visite dans une librairie, avec en poche, des chèques Lire offerts par la Direction régionale des affaires culturelles. "Chacune des 27 familles participantes peut ainsi commencer ou développer une bibliothèque familiale". Un projet similaire est à l’étude dans le Vihiersois. "La moitié des personnes en situation d’illettrisme vivent dans les zones rurales et 10 % d’entre elles habitent dans les zones urbaines sensibles."

Article paru dans le Synergences hebdo N°587
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