[Quelle Histoire !] Les premières gardes d'enfants à Cholet

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Dès sa création, la première crèche municipale de Cholet se voit confier un rôle bien plus large que celui de garde d'enfants.

À cette époque, les enfants de notables sont envoyés en nourrice ou gardés par des domestiques, nounous ou gouvernantes. À Cholet ce sont souvent des gouvernantes étrangères, anglaises ou allemandes, que l'on trouve au domicile des notables. Les femmes du peuple doivent payer une femme plus âgée pour garder les jeunes enfants, arrêter de travailler ou bien travailler à domicile pour un salaire moindre.
La toute première crèche de Cholet est d'origine privée. Le recensement de population indique dès 1886 une crèche, rue des Bons-Enfants, tenue par les époux Soulard.
Dans l'entre-deux-guerres, afin de lutter contre le paupérisme en favorisant le travail des femmes mais aussi sauvegarder les plus jeunes des maladies infantiles, la municipalité de Cholet se penche sur la création d'une crèche municipale et d'une goutte de lait (œuvre de protection infantile qui dispense des conseils aux mères et distribue du lait aux nourrissons) dans l'asile Lebeuf, inoccupé depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Le projet évolue et c'est finalement une œuvre de pouponnière pour les enfants de veuves ou de filles-mères qui est mise en place. "Le but est de venir en aide aux familles nécessiteuses dont les mères sont obligées de travailler pour vivre et de prévenir l'abandon de l'enfant ou son placement chez des nourrices médiocres." Les enfants y sont gardés sur de longues périodes, généralement à partir de trois mois pour qu'ils bénéficient de l'allaitement maternel, et jusqu'à leurs trois ans. Le règlement de la pouponnière est strict. La visite de la mère est interdite avant le premier mois de mise en pouponnière. Ensuite, elle peut voir son enfant le premier ou deuxième dimanche du mois de 15h à 17h, à l'occurrence de deux fois par mois. De 1928 à 1936 la pouponnière fonctionne sous la direction de Mademoiselle Boutroux, infirmière diplômée : "pendant le fonctionnement de l’œuvre, aucune épidémie ni aucun décès n'ont été enregistrés parmi la population enfantine."

Sources : Archives municipales de Cholet

Crèche de l'asile Lebeuf, années 1930-1935

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